Ce pot pour conserver le beurre est une poterie modelée par les femmes Berbères marocaines dont le savoir-faire se transmet de mère en fille. Il provient du Rif Marocain de la Province d’Al Houceïma, village d’Idadouchem chez les Béni Ouriaghel. Il est donc assez rare et bien sûr unique. Sa beauté tient de sa simplicité, de ses imperfections et du talent de sa créatrice. Les objets fabriqués dans ce village, pour un usage au quotidien, sont en terre argileuse montée à la main. La boule d’argile est mise sur un petit plateau de même matière posé sur le cul d’un récipient plus gros pour lui permettre de tourner. Petit à petit la potière monte le pot puis lui ajoute ensuite les anses. Le couvercle est modelé à part. Les poteries fabriquées dans ce village sont petites et fines, elles sont destinées à contenir des liquides. Une fois finie la poterie sèche au soleil puis elle est cuite à haute température dans un four toute une nuit. Les hommes sont chargés de cueillir les feuilles de myrte qui une fois réduites en poudre et mélangées à de l’eau serviront de peintures végétales pour décorer les objets. Les dessins transmis de génération en génération remontent selon les archéologues au néolithique et sont propres à chaque village. Après la phase de décoration les poteries sont à nouveau cuite dans un four mais à basse température pour fixer la couleur. L’argile devient alors beige clair et les décors marrons, obtenant ainsi un beau contraste.
Pour les curieux vous retrouverez toutes ces informations et d’autres dans un documentaire disponible sur YouTube : Poterie du Rif marocain. Réalisation Jean François CUISINE. DOUMIA production 2005.
Vous pouvez, si vous êtes parisien, vous rendre au musée des Art Premiers où elles sont exposées en compagnies de celles des femmes berbères d’Algérie sous le terme générique de poteries « Ideqqi ».
N B : Très fine fêlure.